Lorsque l’homme est apparu sur terre il a dû affronter de multiples dangers et c’est parfois au péril de sa propre vie qu’il s’est battu pour préserver son espèce. Il n’est pas difficile d’imaginer les conditions de vie de l’homme préhistorique en pensant au milieu hostile dans lequel il évoluait. Il devait parfois combattre des animaux sauvages dont la force et la puissance étaient très nettement supérieures à la sienne.
Ses multiples agressions et tous ces dangers potentiels ou réels engendraient inévitablement des stress très importants pour nos ancêtres. Le stress dans ce genre de situation correspondait à une réaction de survie indispensable pour sa préservation.
Notre physiologie, notre construction génétique amènent une réponse spontanée, automatique, réflexe au stress : fuir ou lutter. Mais si nous ne pouvons ni lutter ni fuir un stress désagréable nous inhibons l’action.
Notre système corps /mental /émotionnel est sans arrêt soumis au stress : stress de la vie, stress des événements extérieurs. Il négocie sans arrêt son adaptation à cet environnement.
Face à l’agent stresseur, nos réactions réflexes se mettent en place de manière inconsciente : dés l’alarme donnée, l’hypothalamus sécrète des hormones dont l’adrénaline et l’acétylcholine. Leur action par l’intermédiaire des glandes surrénales, va déclencher une variation du taux de sucre dans le sang (adrénaline) et une variation du rythme cardiaque et de la tension artérielle (noradrénaline). Des décharges de cortisol vont se répandre dans le corps.
La phase d’alarme a été décrite et étudiée pour la première fois par Hans SELYE qui dans les années 1930-1940 définit le stress comme un syndrome d’adaptation généralisé (SGA) face à un agent stresseur.
Ce SGA se manifeste par un ensemble de changements et d’altérations biologiques accompagnés des symptômes physiques correspondants et d’un sentiment d’anxiété. Il y a 3 phases distinctes :
- La phase d’alarme : correspond au vécu immédiat de la situation
- La phase de résistance : où le sujet tente de faire face
- La phase d’épuisement : marque la décompensation.
Le seuil de tolérance ou seuil de résistance est totalement personnel et va conditionner le niveau de réactivité face à un stress ou à une accumulation de stress. D’une manière générale, le seuil de tolérance se construit dans l’enfance au même titre que la personnalité, il conditionnera ensuite la réactivité émotionnelle de l’individu.
Pour imaginer ces 3 phases, nous pouvons dire que la phase d’alarme permet à un homme soit de combattre, soit de fuir le danger. Il puise dans ses ressources et fait face, il réagit même s’il connaît une phase d’abattement. Symboliquement, cet événement le pousse dans le dos et il peut courir un peu plus vite pour s’adapter et continuer son chemin.
On peu parler de stress moteur ou positif.
Le problème survient lorsque cet homme est très proche ou dans sa phase de résistance. Un stress, petit ou grand, peut à tout moment le faire chuter « c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Les ressources sont épuisées et il n’a plus de force pour continuer à courir, il n’a plus ni l’énergie mentale (la volonté), ni les ressources énergétiques corporelles (hormones, oligo-éléments, vitamines) pour pouvoir continuer à résister, il s’écroule…épuisé.
La décompensation est un véritable syndrome dépressif, c’est une manifestation courante et majeure de cette troisième phase.
Quand une réaction de stress débouche sur une adaptation réussie, le sujet vit cette expérience comme un épanouissement : des sentiments de satisfaction et de confiance en soi et seront que ce stress positif facilitera les adaptations successives suscitées par de nouvelles situations.
Au contraire, une inadaptation entraîne un sentiment de détresse doublé d’un sentiment d’impuissance. Il conditionnera négativement les prochaines situations plus ou moins similaires auxquelles le sujet aura à faire face. Soit il réussira un jour à le transformer un jour en un épanouissement personnel, soit petit à petit, il se constituera dans ses mécanismes psychologiques un scénario d’échec, une boucle mémorielle négative.
Le Stress a donc de la mémoire !!!
Les causes du stress sont diverses :
Facteurs physiques : faim, maladie, froid, grandes chaleurs, fréquents changements de climat (stress des pilotes de ligne et des grands voyageurs), le travail de nuit, la pollution, le surmenage, la fatigue, les voyages.
Facteurs biologiques : sous alimentation, suralimentation, surmenage, excès de sucre, de sel, café, tabac, alcool, excès ou insuffisance de protéines, insuffisances en vitamines et sels minéraux, insuffisance de mouvements et de dépenses physiques.
Facteurs psycho émotionnels : frustration, contrariété, contrainte, insatisfaction, ennui, peur, angoisse, anxiété, crainte, déception, jalousie, surmenage, échec, réussite soudaine, décès, divorce, mutation, promotion professionnelle…
Dans l’entreprise : les spécialistes s’accordent pour considérer que, l’individu est particulièrement exposé à 6 facteurs de stress :
1. La frustration engendrée par l’échec,
2. L’agressivité dans les relations entre les individus,
3. L’insécurité qui engendre l’anxiété,
4. L’incertitude sur l’avenir,
5. Le ressentiment dû à l’échec répété,
6. La non-reconnaissance par sa hiérarchie.
Au total, chez un cadre, les facteurs majeurs seront le manque d’organisation et le mode de management de ses supérieurs.
Dans le post suivant, je vous donnerai les conseils pour lutter contre le stress, reprendre rapidement votre calme, et reprendre le contrôle du cours de vos journées.
source: CEHS ( Centre d’étude sur le stress humain)