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Cycle de l’autonomie

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 L’autonomie est une notion essentielle et complexe.

L’analyse Transactionnelle définit l’autonomie comme la forme la plus aboutie d’un  fonctionnement fondé sur des liens multiples.

L’autonomie n’est pas vue comme un état statique mais comme un processus, une  dynamique.

STADE 0 :  LA DEPENDANCE:

La dépendance est qualifiée de stade zéro car elle ne comporte aucune autonomie.

Comme l’enfant placé sous la dépendance de ses parents pour subvenir a  tous ses besoins et à sa protection , dans une organisation, le nouveau collaborateur, dépend de son responsable hiérarchique pour son intégration, son inclusion.

A ce stade , les liens sont forts et inégaux. La relation va dans un seul sens , il y a un donneur et un receveur.

 

STADE 1 : LA CONTREDEPENDANCE:

C’est le début du processus d’autonomisation et il démarre par l’opposition. .

C’est l’adolescence  et son désir d’explorer d’autres cadres de référence et de contester celui des parents, dans l’organisation, la contre dépendance se manifeste par de la grogne, du refus et un contrepied systématique qui exprime une demande cachée d’exister d’avantage, d ‘être entendu, reconnu, de trouver sa place ( besoin de contrôle).

Le collaborateur à  ce moment de son évolution a besoin d’un manager ferme mais très à l’écoute de la demande cachée , tout comme les parents doivent s’efforcer d’accompagner les expériences de leurs adolescents en maintenant leur protection. Nos amis Anglo-Saxons ont une formule pour cette période qui me parait adéquate:  » Lots of love and a little healthy neglect » .

Le caractère déconcertant de la contre dépendance provient du fait que l’individu exprime deux messages :

Un message explicite : revendication et grogne

Un message implicite : être reconnu et intégré

 

Si l’environnement  ou les  parents  n’entendent  que le premier message, la situation risque de se durcir et les conflits peuvent être orageux . Ecoute, fermeté, rappel des règles, cohérence , permission d’expérimenter selon les critères familiaux ou organisationnels : voila ce dont a besoin l’adolescent comme le collaborateur à ce stade.

 

STADE 2 : L’INDEPENDANCE:

Dans la vie courante, cette période se situe à l’entrée dans l’âge adulte.

Le jeune adulte éprouve le besoin de voir si il tient debout tout seul. Il veut expérimenter, prouver et se prouver.  S’il se trompe  ses erreurs lui appartiendront.

Au stade de l’indépendance , le collaborateur éprouve le besoin de montrer et de se montrer qu’il y arrive tout seul.

En pleine croissance professionnelle, le collaborateur est très demandeur de sens : aucun changement, aucune action, aucun contrôle n’est accepté si il n’est pas compris.

 

Dans l’entreprise, c’est l’expert qui  estime n’avoir de comptes à rendre à personne, qui  coopère le moins possible, il « sait » ce qu’il a à faire et perçoit ses collègues comme une gêne .

L’indépendance est un  moment de « non-lien » . Elle peut être ambiguë car elle ne rechigne pas à ce que des liens  du passé subsiste( jeunes adultes qui acceptent de l’argent de leur parent- minorités régionales etc..).

Le dysfonctionnement dans le processus d’autonomie réside moins dans l’opposition ( la contre –dépendance) que dans la réponse qui  y est apportée.

C’est une étape de maturité ou le collaborateur est exigeant par rapport à son manager  .

Le manager doit changer de posture. :

Accepter de traiter son collaborateur en pair , comme une personne pleinement compétente.

Mais aussi , l’amener progressivement a expérimenter le lien par exemple en l’incitant à partager son expertise avec des plus jeunes, en travaillant en binôme, en l’intégrant dans un groupe projet.

C’est l’ouverture par rapport à son environnement.

 

STADE3 : L’AUTONOMIE:

Est autonome une personne qui est libre, indépendante et responsable d’elle-même.

Elle est capable de prendre soin de ses besoins physiques, matériels et psychologiques.

Elle  peut subvenir à ses besoins sur le plan financier, faire ses propres choix, prendre ses propres décisions, résoudre elle-même ses propres difficultés.

En entreprise, le collaborateur autonome est  compétent, indépendant et en même temps coopératif ,il  a intégré le fait  que la  collaboration est  nécessaire et le garant de sa propre efficacité.

Les liens sont non seulement assumés, mais recherchés, renforcés et explicités.

Autrement dit, l’autonomie, est la forme  la plus aboutie du lien.

L’autonomie, c’est le fait  d’être en « pleine conscience » avec l’ensemble des stades. C’est vivre « éveillé » à soi-même et libre d’entrer dans des relations constructives et épanouissantes .

La personne parvenue à l’autonomie  est prête pour entrer dans une dynamique personnelle riche et un degré  de puissance personnelle  supérieure.

Martine Fustino

 

Josiane de St Paul  » Confiance en soi, Estime de soi »-Inter Editions

D.Tissier , Management situationnel , Insep Consulting 2001.