Vos enfants ne sont pas vos enfants
Ils sont les fils et les filles de l’appel à la vie à elle-même
Ils viennent à travers vous mais non de vous
Et, bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées
Car ils ont leurs propres pensées
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Car la vie ne va pas en arrière ni ne s’attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et il vous tend de sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ;
Car, de même qu’Il aime la flèche qui vole, il aime l’arc qui est stable.
Khalil Gibran, Le Prophète, (traduction de Camille Aboussouan, Casterman, 1956 et 1986).