Passer du faire à l’être
« Le vrai silence vient au bout des mots ;
Mais les mots justes ne naissent
qu’au sein du silence. » François Cheng
Cette journée mondiale de la poésie m’a inspiré ce post en réponse aux précédents articles publiés sur la souffrance au travail, ses différentes sources et en particulier l’hyperconnexion.
- Apprendre à reconnaître les premiers symptômes est une première étape incontournable pour décider ensuite des solutions à apporter aux difficultés que nous rencontrons, tous, un jour ou l’autre.
- Parmi ces solutions, la prise de recul est la seconde étape
Une expérience humaine
Pour prendre du recul, nul besoin de partir à l’autre bout du monde, dans un ashram, faire un trek au Nepal (même si ces expériences doivent être formidables) ou d’aller chercher à l’extérieur ce que nous avons en nous et autour de nous, à portée de main : le silence, le calme, la nature et l’art.
Depuis les grottes de Lascaux, Chauvet, Cosquer et autres explorateurs bienheureux, les hommes ont laissé des traces de leur passage et dessiner le monde qui les entourait avec parfois un talent qui nous laissent bouche bées, nous leurs descendants sapiens sapiens !!!
De l’âme
Qui n’a pas connu un moment d’extase devant un paysage, un tableau, une peinture, une musique, des mots…ce sentiment de faire partie d’un tout plus grand que nous qui nous touche au plus profond de notre âme.
Car c’est bien d’âme qu’il s’agit, cette partie de nous qui aspire à plus grand que soi, à une forme de transcendance, de spiritualité.
Or dans notre quotidien quelle place lui donne-t-on ? Dans une société où le FAIRE est tant valorisé, où les pièges d’une société de consommation poussent à faire plus pour avoir plus, comment garder les pieds sur Terre en agissant, tout en se reliant au plus grand que nous ?
S’arrêter – nourrir son âme – lire les poètes par exemple…
Et pour cela, quel poète plus à propos que François Cheng et son livre « De l’âme » pour vous guider…
« Votre missive contient une singulière requête : « Parlez-moi de l’âme »… Votre phrase : « Sur le tard, je me découvre une âme », je crois l’avoir dite à maintes reprises. Mais je l’avais aussitôt étouffée, de peur de paraître ridicule. Sous votre injonction, je comprends que le temps m’est venu de relever le défi… J’écris le mot « âme », je le prononce en moi-même, et je respire une bouffée d’air frais.
Par association phonique, j’entends Aum, mot par lequel la pensée indienne désigne le souffle primordial. Instantanément, je me sens relié à ce désir initial par lequel l’univers est advenu, je retrouve au plus profond de mon être quelque chose qui s’était révélé à moi, et que j’avais depuis longtemps égaré, cet intime sentiment d’une authentique unicité et d’une possible unité. »
Prendre le temps d’une pause pour lire un poème, c’est peu mais cela peut nous ramener à l’essentiel et nous permettre de nous incarner dans un présent plus sensé.
Et vous ?
Quel poète vous émeut ? Quel poème vous apporte du réconfort, de la joie, de l’apaisement ?